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André Moustac. Photographe de jazz

Dès les premières notes nous étions plusieurs le vendredi 4 août sur la place de Crest, Rhone-Alpes, France à nous regarder et à comprendre qu’il se passait quelque chose lors de la dernière journée du concours de Crest Jazz Vocal. Le Naïma Quartet venait de commencer son concert et tout de suite il a captivé l’auditoire. Effectivement lors de l’énoncé du verdict ce groupe cumulait le prix du jury et le prix du public. Comme il est de tradition ils étaient sur la grande de scène pour ouvrir la dernière soirée du festival et ce fut un triomphe auprès des spectateurs qui pourtant en grande majorié étaient venus pour écouter Ben l’Oncle Soul et donc un genre de musique bien différent.
Je serais bien étonné que Naïma Girou, Thomas Domene, John Owens et Jules Le Risbé ne fassent pas une belle carrière car ils ont vraiment du talent avec une superbe présence en scène.
Un sympathique moment que celui de la venue des trois chanteuses des Selkies (Nirina Rakotomavo, Céline Boudier et Camille Durand) prix de la Sacem et invitées par Naïma à partager un moment sur scène.

André Moustac Photographe de jazz

Jazz-Rhône- Alpes 07/08/17

Naïma Quartet à Crest

L’avantage du concours de Crest Jazz Vocal est qu’il donne l’occasion d’écouter une deuxième fois la formation lauréate et d’en apprécier différemment la prestation, d’accorder un peu plus d’attention à chaque musicien. Le set reprend la liste présentée hier sur la place de l’église, la pression en moins, une surprise et un rappel en plus.

Démarrer le set par Naturally d’Abbey Lincoln est un excellent choix, un titre à l’image du quartet, des paroles qui leur vont comme un gant, un tantinet impertinentes, un tantinet militantes, teintées d’humour de bon aloi, et un arrangement qui met tout de suite en place les connexions avec le public. L’introduction a capella par Naïma fait toujours son effet, capte immédiatement l’attention ; l’entrée de la section rythmique est franche, sobre, et vous donne tout de suite l’envie de claquer le 2-4 avec les doigts. Thomas Doméné lâche ses balais pour les baguettes, fait discrètement monter l’énergie en soutien du premier chorus de piano tenu par Jules Le Risbé tout en fraîcheur et en naturel. Assurément, ces gens-là ne vont pas nous envoyer de la poudre aux yeux (they won’t tell us no lie), et dès la fin du premier morceau, tout le monde en est convaincu, Naïma quartet is so lovely, naturally.

Une petite intro façon ragtime, et voilà Nice work if you can get it, dont le tempo rapide ajoute un petit défi pour la diction. Aujourd’hui, c’est John Owens qui prend la parole après le stop chorus, pour mieux la laisser au piano et terminer par un 4-4 enlevé avant de s’effacer devant la voix de Naïma qui joue sur les registres, les harmonies, se fait délicate ou puissante, suivie au millimètre à chacune de ses variations par le trio rythmique de choc.

Ceux qui étaient en deuxième séance attendaient Born to be blue, et ça n’a pas manqué. Emportant avec lui toute la Camargue, Jules Le Risbé, le pianiste le plus connu à l’Est du Vidourle, lâche les quatre-vingt-huit touches du piano pour les deux claviers de l’orgue, pendant que Naïma passe à la basse électrique. Le blues est bien rond, le petit coup d’épaule est toujours efficace, la batterie entraîne tout le monde avec style, les breaks sont carrés, et pour finir une septième majeure qui ravit les connaisseurs.

Pour Your Lines, composition de Naïma, le quartet a l’élégance d’inviter les trois chanteuses du groupe “Selkies”, lauréates du prix de la création délivré par la Sacem. Nirina Rakotomavo, Céline Boudier et Camille Durand se fondent rapidement dans la musique, dont elles ont capté le côté le plus africain de l’Irlande qui en émane. La guitare électro-acoustique tranche avec le son bien électrique de la basse, les backs vocaux soutiennent les chorus, les chœurs prennent finalement le dessus pour conclure cette expérience commune.

The Peackoks marque le retour au calme et à la sensualité, ballade interprétée en duo piano-voix ; cette seconde écoute permet d’apprécier le travail de l’accompagnateur, notamment dans les passages où les harmonies prennent les chemins de traverse. Jules Le Risbé gratifie sa “chanteuse de jazz” d’un chorus gracieux et épuré.

L’introduction vocale à One or Two, seconde composition du groupe, seulement accompagnée par quelques harmoniques à la contrebasse, est très différente de celle présentée la veille, témoin du naturel avec lequel la formation aborde ses concerts. John Owens prend le chorus et enflamme littéralement la scène. Tout le monde se prend au jeu ; la contrebasse reprend les descentes chromatiques de la guitare, quelques riffs bien affûtés bousculent le rimshot et le morceau se termine en apothéose générale et jubilatoire.

Pour le rappel, Tight de Betty Carter permet de se séparer sur une note rafraîchissante.

Il ne reste plus qu’à attendre patiemment pendant les prochaines cinquante et une semaines pour profiter du Naïma quartet pendant tout un concert, avec un nouveau défi pour Naïma quartet : au moins un chorus de basse ou de contrebasse, et un grand solo de batterie pour Thomas Doméné.

Michel Perrier & photos Marion Tisserand

Jazz Rhone Alpes. Naïma Quartet au concours de “Jazz vocal à Crest”

Naïma aime prendre des risques, et ça paye. Plusieurs défis à l’occasion du concours du Crest Jazz Vocal, le premier étant d’y participer, le second de faire son premier concert à la guitare basse électrique, le dernier de présenter en live plusieurs compositions personnelles, discipline à laquelle elle se consacre depuis peu.

Dès le départ, la barre est haut placée, avec un démarrage a capella pour Naturally, chanson écrite par Abbey Lincoln. Quelques accords de piano plaqués en arrière-plan, et le quartet enchaîne en swing pour la suite du morceau. La voix est bien posée, claire, ample, malgré le stress du début de concert. Je suis toujours admiratif des artistes qui arrivent à chanter en même temps qu’ils assurent leur partie d’instrument ; Naïma assure une walking bass bien balancée, chante, scatte avec une constance désarmante, sous l’œil admiratif de sa petite troupe. Il faut dire qu’elle a été à bonne école au conservatoire de Lyon, entre Jérôme Regard pour la contrebasse et Jérôme Duvivier pour le chant. Et surtout, Naïma a une vraie présence sur scène.

Nice work if you can get it débute en douceur et s’anime rapidement jusqu’aux chorus de Jules Le Risbé au piano, puis John Owens à la guitare, qui échangent quelques phrases musicales sous forme de 4×4. La voix rejoint ensuite le piano pour un début de chorus écrit très syncopé et à l’unisson, qui donne son envol à une improvisation vocale très mélodieuse. Naïma ne choisit pas la facilité ; elle taquine les notes altérées là où on ne les attend pas, histoire d’enrichir les harmonies, tout en tenant sa ligne de contrebasse qui n’en profite pas pour s’échapper dans la monotonie.

Born to be blue (le blues du Grau du Roi) est l’occasion de chambrer gentiment le pianiste qui vient de prendre les commandes d’un synthétiseur à deux claviers en mode orgue Hammond tout prenant discrètement possession de la basse électrique. Les pêches tombent impeccablement, ponctuées par un léger mouvement d’épaule. Place à la première composition du set, Your Lines, introduit par une petite ritournelle à la guitare qui amène en douceur la mélodie, avant d’ouvrir le champ des univers aux solistes.

The Peacocks, de Jimmy Rowles est une ballade à la mélodie subtile pas aussi évidente qu’il n’y paraît délicatement interprétée en duo piano/voix. Avec une entrée en matière vocale et vocalisante émaillée de citations et variations parmi lesquelles on peut reconnaître le Boléro de Ravel.

One or two, est une seconde composition, invitation au voyage vers les côtes d’Afrique ou d’Amérique latine, tensions rythmiques et lancinantes vigoureusement soutenues par les baguettes de _Thomas Doméné__ résolues en un chabada libérateur.

Post-Scriptum : vers 20h00 nous avons appris que le Naïma Quartet avait été désigné lauréat du concours de jazz vocal de Crest 2017 et a également obtenu le prix du public. Le prix de la Sacem a été attribué à la formation Selkies.

Michel Perrier & photos Jazz Rhone Alpes.

Etienne Schwarcz

J’ai suivi les multiples chemins  d’Etienne Schwarcz  pour mieux comprendre comment un musicien -compositeur passionné de danse  peut devenir l’âme d’un lieu consacré à la création contemporaine en plein quartier gitan puis un plasticien original mêlant peinture, photographie et numérique. Tout cela pour ne rien lâcher de ce qui le passionne : la rencontre avec l’autre. Voila le fruit de mes trois rencontres avec cet homme remarquable .                                                                             Micha Cotte

Etienne Schwarcz et La Chapelle St Gély : l’utopie au quotidien

2 ans et demi après la fermeture de la Chapelle Etienne Schwarcz expose ses peintures numériques Au Gazette Café

Mamdouh Bahri. Guitariste, compositeur

MBahri Né en Tunisie, après un détour par New York il s’installe à Montpellier. Il a enregistré 5 albums en tant que leader et se produit à travers le monde. Passé de la musique traditionnelle arabe au jazz, il crée une musique originale, solaire, chaude , sensuelle, pleine d’énergie qui fait se rencontrer les deux mondes . Sans ostentation malgré sa virtuosité, il nous entraine dans une écoute pleine de surprise, d’émotion, de nuances délicates. Un mélange de swing et de douceur orientale dans les odeurs enivrantes de Méditerranée. Ce rapprochement subtil et la synthèse parfaite de cultures différentes font naître, comme par magie, un langage commun. Alors disparaissent les frontières …

Au Jam , il a présenté son nouveau groupe Akahou Project : Mamdouh Bahri (guitare et composition), Emmanuel Beer (orgue), Frédéric Marchal (batterie) et Thomas James Potrel (basse).

 

http://mamdouhbahri.com/